Briser la stigmatisation : la SPA défend la cause des chiens « dangereux » incompris
Ce week-end, les 24 et 25 mai 2025, la Société protectrice des animaux (SPA) de Poulainville organise des portes ouvertes nationales pour remettre en question les préjugés courants à l'encontre des chiens « dangereux », des races injustement étiquetées et souvent négligées en raison de stéréotypes et d'obstacles administratifs.

Des idées fausses qui font mal : la réalité des chiens catégorisés
Musclés, muselés et souvent évités, les American Staffordshire Terriers (Amstaffs) et les Rottweilers sont souvent considérés comme des chiens menaçants et sont considérés légalement comme des « chiens dangereux ». Malgré leur apparence intimidante, ces races souffrent souvent de préjugés injustes, ce qui entraîne des séjours prolongés dans des refuges.
Des visiteurs comme Claudine Nicolas avouent : « C'est vrai, il y a plus d'appréhension autour de ces chiens que d'autres ». Cependant, Cali Drouard voit au-delà de ces stéréotypes et note chaleureusement : « Ils peuvent être tout aussi adorables que les petites races ».
Le plaidoyer par l'éducation : les efforts de la SPA pour changer les perceptions
Reconnaissant les défis auxquels sont confrontées les races catégorisées, la SPA de Poulainville a mis en place un stand d'information dédié lors de la journée portes ouvertes. Des photos de Tyson et Jack's, deux habitants d'Amstaffs qui ont du mal à trouver un logement, figurent en bonne place sur ce stand.
« Ces chiens restent le plus longtemps en raison de leur image négative et des contraintes d'adoption », déplore Amélie Depoorter, directrice de la SPA de Poulainville. Elle souligne l'importance de l'éducation communautaire pour modifier les attitudes envers ces animaux affectueux mais incompris.

Les obstacles à l'adoption : surmonter les obstacles administratifs
L'adoption de races classées oblige les propriétaires potentiels à suivre des processus administratifs importants, notamment la formation obligatoire, l'assurance, l'enregistrement des animaux et une surveillance comportementale continue. Ces exigences étendues prolongent souvent inutilement le temps passé par les animaux dans les refuges.
Tyson, surnommé affectueusement « Tyty » par les bénévoles des refuges, illustre bien ce problème. Amstaff, six ans, beige, a passé trois ans au refuge après une tentative d'adoption ratée. Le bénévole Denis Gravel, qui entretient des liens étroits avec Tyson, note : « Il met du temps à faire confiance. Les adoptants doivent s'engager à effectuer de multiples visites pour renforcer cette confiance. »
Transformer la peur en affection : histoires personnelles de changement
Le voyage de Béatrice Tellier avec Jack's, un autre Amstaff du refuge, montre à quel point l'expérience directe peut modifier radicalement les perceptions. D'abord méfiante en raison de la mauvaise réputation de la race, elle considère maintenant avec amour celle de Jack comme sa préférée. « Au début, je craignais cette race à cause de son image de chien de combat. Mais maintenant, Jack est mon amoureux », confie-t-elle fièrement, soulignant sa nature douce et son aptitude à la vie de famille, à condition que les adoptants prennent les précautions nécessaires, comme le port de la muselière en public.
Cette fin de semaine constitue un puissant rappel : avec de la patience et de l'ouverture d'esprit, ces chiens « dangereux » peuvent devenir des compagnons aimants pour la vie.